Li Wei
Coureur de chameau, 2010
© Li Wei

Interview de Li Wei (李伟) par Yuhui Liao-Fan.

 

Yuhui Liao-Fan : Qu’est ce que c’est « la photographie » pour vous ?

Li Wei : Photographie c’est simplement « prendre des photos ». Le monde que je connais, le moments que j’ai vécu, les gens que j’ai rencontré. J’enregistre tout ça grâce à la photographie.

Li Wei
Un taureau dans l’herbe, 2008
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que vous pouvez écrire une introduction biographique ?

Li Wei : Je suis né en 1976 à Hohhot, en Mongolie Intérieure. En 2001 je me suis diplômé à l’Université de Communication de Chine, avec spécialisation en ingénierie des communications. Je travaille et vis à Beijing, étant photographe freelance.

Yuhui Liao-Fan : Quel est votre histoire de photographe ?

Li Wei : J’ai commencé à m’intéresser à la photographie quand j’étais au collège. Après plusieurs années de travail, j’ai quitté mon job pour devenir photographe freelance.

Li Wei
Un couple dans la salle de billard, 2008
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Pouvez vous décrire votre travail ? Comment définiriez vous vos photographies ?

Li Wei : Récemment, j’ai pris une série de photos sur ma ville natale en Mongolie Intérieure, c’est un document des minorités ethniques des zones frontalières.

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que vous pouvez dire quelque mots sur votre technique ?

Li Wei : J’utilise un appareil photo Mamiya RB67 avec de la pellicule couleur 120. Les portait et les paysages que j’ai pris sont très posés. Je fais très peu d’ajustement après la numérisation du film.

Li Wei
Une famille, 2008
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que les aspects techniques que vous venez d’évoquer sont importants ou ce qui compte n’est que le résultat final ?

Li Wei : J’attache plus d’importance au message véhiculé par l’œuvre elle-même.

Yuhui Liao-Fan : Comment abordez-vous les inconnus ? Est-ce que vous leur demandez l’autorisation avant de les photographier ou vous essayez de les photographier sans vous faire remarquer ?

Li Wei : Avec certaines personnes il m’arrive d’échanger quelque mots avant de prendre les photos, mais parfois je photographie les gens sans rien dire.

Li Wei
Un homme mongole, 2010
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Lorsque vous travaillez en Chine, pensez-vous que le fait d’être chinoise et donc d’avoir une certaine invisibilité par rapport à un photographe étranger est un atout majeur ?

Li Wei : Je ne pense pas que cette invisibilité est importante. Prendre des photos est une activité assez évidente et de nombreux photographes étrangers ont également créé des œuvres excellentes en Chine.

Yuhui Liao-Fan : Un grand nombre de photographes se plaignent de la situation actuelle de la photographie documentaire. Pensez-vous que le reportage aujourd’hui traverse une crise majeure et pourquoi ? Quelle pourrait être une possible solution ?

Li Wei : Je n’ai jamais réellement pensé à des questions comme la crise de la photographie documentaire aujourd’hui. Je préfère me concentrer sur mon travail, puisque ces questions ne sont pas du tout à ma porté.

Li Wei
Temple bouddhiste, 2008
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que vous pensez que la photographie contemporaine chinoise est différente de celle occidentale ? Si oui quelles sont ces différences et comment les expliquait vous ? Est-ce que vous pensez qu’on peut parler d’une « école chinoise » ou la photographie aujourd’hui est globalisée ?

Li Wei : Certainement différent. Je crois qu’il y a des attributs géographiques dans la photographie, tant dans le sujet des photos que dans les différences culturelles des photographes.

Yuhui Liao-Fan : Votre point de vue est très intéressante. À ce moment j’ai interviewé au moins une dizaine de photographes et leur LW était plutôt l’inverse : bien que la culture influence la mentalité des gens, la pratique de la photographie en Chine et en Occident est significativement la même. Est-ce que vous pouvez approfondir cet argument aussi important ? Quels sont les profondes différences culturelles que vous mentionnez ?

Li Wei : La fonction de base de la photographie est de refléter la réalité sociale. La photographie contemporaine en Chine certainement montre de nombreuses photographies sur la Chine, ce qui à mon avis diffère de la photographie européenne et de la photographie américaine. En outre, lorsque nous parlons de différences culturelle, l’esthétique orientale préfère l’esprit Zen, donc je pense que l’essence culturelle de nombreux photographes chinois est encore assez « chinoise ».

Li Wei
Meule de foin, 2010
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Comment la photographie chinoise a évolué au cours des dernières années ? Comment décririez vous l’histoire récente de la photographie en Chine ?

Li Wei : Selon ma compréhension de la photographie chinoise moderne, elle a été d’abord utilisé comme un outil de propagande par les médias de masse. Depuis que la Chine nouvelle a été fondé, elle a évolué dans la photographie de paysage, en suite la photographie documentaire, et maintenant elle est de plus en plus individualiste, avec des modalités d’expression très variées.

Yuhui Liao-Fan : Qu’est ce que vous plaît et vous déplaît dans la photographie contemporaine chinoise ?

Li Wei : Je n’aime pas nombreuses photographies conceptuelles, je pense que elle sont absurdes.

Li Wei
Sculpture mongole, 2008
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que vous pouvez être plus précis ? À quoi vous vous referez vous ?

Li Wei : Les photographies exceptionnelles ont un certain pouvoir de pénétration en elles mêmes. Une grande partie de la photographie conceptuelle semble tout à fait dénuée de sens et est très rigide et arbitraire. Sans se référer à l’explication du texte, vous n’aurez pas la moindre idée de quoi il s’agit. Des fois, même après avoir lu l’explication, vous ne savez toujours pas ce qui se passe.

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que vous avez un vœu ou un rêve photographique, autant en ce qui vous concerne que pour la photographie contemporaine chinoise ?

Li Wei : Je peux seulement parler de moi. J’espère avoir assez de temps et d’énergie pour prendre des bonnes photos.

Li Wei
Yourte mongole, 2010
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Est-il fondamental de vivre dans une très grande ville ou -par exemple grâce à internet- la ville dans la quelle on habite n’est plus un choix obligé ?

Li Wei : Beijing et Shanghai peuvent certainement favoriser le développement personnel, il y a plus des expositions pour ouvrir ses horizons, plus des activités artistiques. Mais avec la popularité d’Internet, la géographie n’est plus une limite véritable.

Yuhui Liao-Fan : Est-ce que vous pensez que c’est important d’avoir un site internet ou un blog ? Est-ce que il est est fondamental qu’il soit traduit en diverses langues par exemple en anglais ? Comment internet contribue à la diffusion de la photographie contemporaine chinoise ?

Li Wei : Je pense que c’est très important. Un blog ou un site personnel sont un moyen rapide pour montrer au publique ses œuvres. On peut y obtenir beaucoup d’informations.

Yuhui Liao-Fan : Quels sont vos sources de références pour la photographie contemporaine chinoise ?

Li Wei : Livres de Photographie: série documentaire imprimés, livres publiés, HOU Dengke “Maike”, Luo Dan ” Le Nord, Le Sud”, etc. Blog de Photographie: La classe 1416 de Ren Yue.

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Nasong dans le salon de thé de Aili, 2008
© Li Wei

Yuhui Liao-Fan : Quelques noms de photographes chinois que vous appréciez particulièrement et pourquoi ?

Li Wei : Lü Nan. La photographie comme pratique d’auto amélioration, je peux sentir sa force
intérieure simlement en regardant son travail.

 

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